Pascal Laprade

COMME UNE ÉTOILE

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Je ne suis plus certain de qui je suis. En astre amnésique je vogue dans un continuum improbable, rendu incapable de communiquer, rendu incapable même de reconnaitre mes semblables s’il m’adonnait d’en croiser, je continue mon voyage dans la solitude du vide, et les étoiles au loin pâlissent et s’éteignent. Pendant longtemps, lorsqu’une étoile disparait, je la remplaçais par une nouvelle étoile, fictive, factice, et il aurait aussi bien pu s’agir d’une journée pluvieuse ou ensoleillée que je n’aurais pas pu voir la différence. Maintenant, chaque étoile qui me quitte me fait mal, je passe des journées les yeux tristes et humides à la mort d’une seule d’entre elle. Je n’arrive plus à m’inventer une histoire compensatoire. Je n’ai plus confiance en ce qui m’attend. Qu’arrivera-t-il lorsque la toute dernière disparaitra?

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OÙ IRONT NOS CORPS

j’ai l’impression que j’aurai de la difficulté à imaginer quelles noirceurs sauront toucher mon âme lorsque j’aurai commis les pires choses dont on peut se souvenir. il ne me semble pas que je suis né sur terre pour accomplir quelque devoir saint et salvateur pour mes semblables.

je me rends compte, en fait : les murs finissent par avoir l’apparence des peaux contre lesquelles je me suis déjà couché.

l’air est doux.

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